Le week-end des 8 et 9 octobre s'est déroulé le Championnat de l'Hérault 2022, organisé par le Comité Départemental des Echecs de l'Hérault, en partenariat avec le club de Lavérune. Pour la deuxième fois consécutive, le titre de Championne ET de Champion ont été remportés par deux joueurs de l'Echecs Club de Montpellier . 

Lily-Meï Lavilledieu (13 ans très bientôt !) a été titrée nouvelle championne départementale !

Pour l'événement, nous lui consacrons ici une interview exclusive ! 

- Quand as-tu commencé les échecs ?

J’ai commencé les échecs il y a 3 ans. Lucas, du club de Brissac, est venu à l’école donner des cours. Cela m’a beaucoup plus alors après je me suis inscrite en club, à Brissac puis à l’ECM à Montpellier.

- Quel est ton secret pour progresser… et pour gagner ?

Je m’entraîne assez peu. Je fais quelques exercices tactiques avec des livres et je joue parfois sur Lichess. Je prépare des ouvertures et j’analyse beaucoup mes parties. Je prends des cours avec Christine Flear depuis un an. Ça m’a bcp fait progresser et ça a fait la différence.

Je suis quelqu’un de calme et de réfléchi et aux échecs je prends beaucoup de temps pour réfléchir, trouver les meilleurs coups. Et puis, je ne me laisse pas envahir par mes émotions. Dans la vie comme dans les échecs, je ne suis pas très offensive. Je suis plutôt défensive.

Pour le championnat, j’ai essayé d’aborder les parties les unes après les autres, en abordant le tournoi comme une expérience qui fait évoluer, mais qui permet aussi de s’amuser, de prendre du plaisir… Cela permet d’être moins stressé. Je réfléchis mieux quand je suis sereine et là c’est allé tout seul !

- Quel est ton expérience des tournois ?

J’ai fait plusieurs tournois et j’ai obtenu quelques bons résultats mais je n’étais pas forcément bien classée. J’avais déjà participé au Championnat de l’Hérault plusieurs fois en open C. C’était la première fois que je me présentais en open B.

Sinon j’ai été qualifiée trois fois pour le Championnat de France, et j’y ai participé.

Je fais souvent des tournois lents, mais aussi des rapides.

- Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans les échecs ?

L’adversité, c’est-à-dire ces moments où je joue contre des joueurs plus forts que moi, quand cela devient un vrai combat et que je ne pense plus qu’au jeu et à rien d’autre. Plus rien d’autre ne compte. Et c’est là que j’arrive le mieux à me faire plaisir. Je m’amuse en essayant de tout donner comme si c’était ma dernière partie.

Pour me concentrer, j’essaie de rester dans ma bulle, de ne pas trop regarder ce qui se passe autour, de ne pas prêter attention aux autres parties. Je mets souvent mes mains autour de mes yeux et j’essaie de faire le vide dans mon esprit et de faire en sorte d’avancer dans ma réflexion. Je me dis qu’il faut que je trouve encore d’autres coups, d’autres variantes, avant de jouer. Prendre mon temps, beaucoup réfléchir, c’est mon point fort !

- Maintenant que tu es champion/championne Hérault, quel est ton prochain objectif ?

Je vais essayer de performer dans d’autres tournois, peut-être tenter des tournois plus relevés et faire augmenter mon classement élo.

Je fais aussi beaucoup de gym et je participe à de nombreuses compétitions.

Le fait de faire des compétitions dans ces deux disciplines m’aide dans ma gestion du stress. J’apprends à tout donner, à faire de mon mieux, à développer mon esprit de compétition.

- Etre une fille dans le milieu des échecs, ça se passe comment ?

Il n’y a pas beaucoup de filles dans les tournois. On se sent un peu isolées et c’est plus dur de se motiver. Du coup, nous avons besoin de nous soutenir les unes les autres.

Je fais souvent des opens mixtes, parfois il n’y a aucune fille autour de moi !

J’ai découvert le parcours de Judith et Susan POLGAR, qui m’inspire : ça m’a beaucoup motivée, leur façon de penser les échecs et leur volonté de faire progresser les filles aux échecs face aux garçons. Cela m’a fait prendre conscience que même si je suis une fille, je peux performer aux échecs !

On dit souvent que les garçons sont meilleurs que les filles mais en réalité il y a des bons niveaux dans les deux catégories. La différence vient plutôt du fait que les garçons sont plus nombreux et que les filles font moins de tournois. Elles sont moins encouragées à faire de la compétition.

Quand nous avons été initiés aux échecs dans mon école, on voyait que les filles s’intéressaient beaucoup, elles jouaient souvent dans la cour, entre midi et deux… L’initiation à l’école leur permet de découvrir que les échecs peuvent être aussi faits pour elles, car ça ne leur vient pas d’elles-mêmes…